Quel statut juridique pour sa société VTC ?
Publié le : juillet 31, 2024

Vous souhaitez vous lancer dans l’aventure VTC et créer votre propre entreprise ? Félicitations ! C’est une excellente opportunité de devenir votre propre patron et de profiter d’un secteur en pleine croissance. Cependant, avant de prendre le volant, il est crucial de choisir le statut juridique le plus adapté à votre situation et à vos ambitions. Ce choix aura un impact significatif sur votre activité, votre fiscalité, votre responsabilité et votre protection sociale. Alors, quel statut juridique choisir pour votre société de VTC ? Cet article vous guide à travers les différentes options qui s’offrent à vous pour faire le meilleur choix.

Les statuts juridiques adaptés à l’activité VTC

Micro-entreprise (ex-auto-entrepreneur)

Le statut de micro-entrepreneur, anciennement appelé auto-entrepreneur, est souvent privilégié pour sa simplicité de création et de gestion. Il est idéal pour tester votre activité sans prendre trop de risques ou si vous prévoyez un chiffre d’affaires limité. Ce statut vous permet de bénéficier d’une comptabilité simplifiée et d’un régime fiscal avantageux, avec un versement libératoire de l’impôt sur le revenu. De plus, les cotisations sociales sont calculées sur le chiffre d’affaires, ce qui peut être intéressant si vous débutez.

Avantages :

  • Simplicité administrative : création en ligne rapide et gratuite, pas de statuts à rédiger, gestion simplifiée avec un livre de recettes et de dépenses.
  • Fiscalité avantageuse : versement libératoire de l’impôt sur le revenu (option possible), exonération de TVA si chiffre d’affaires inférieur à certains seuils.
  • Cotisations sociales réduites : calculées sur le chiffre d’affaires, pas de cotisations minimales.

Inconvénients :

  • Plafonds de chiffre d’affaires : 176 200 € pour les prestations de services relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), dont fait partie l’activité VTC. Si vous dépassez ce plafond, vous devrez changer de statut.
  • Impossibilité de déduire les charges : les charges professionnelles ne sont pas déductibles du chiffre d’affaires, ce qui peut impacter votre rentabilité.
  • Protection sociale limitée : vous ne bénéficiez pas d’indemnités chômage en cas de cessation d’activité, et votre couverture sociale est moins étendue que celle des salariés.

Entreprise Individuelle (EI)

L’EI est une option intéressante si vous souhaitez exercer seul et maîtriser pleinement votre activité. Vous êtes l’unique propriétaire de l’entreprise et vous prenez toutes les décisions. Vous pouvez choisir entre le régime fiscal de l’impôt sur le revenu (IR) ou de l’impôt sur les sociétés (IS). L’EI vous permet de déduire vos charges professionnelles de vos revenus, ce qui peut être avantageux si vous avez des dépenses importantes.

Avantages :

  • Simplicité de gestion : pas d’associé, vous êtes seul maître à bord et vous prenez les décisions rapidement.
  • Flexibilité fiscale : choix entre l’IR et l’IS, possibilité d’opter pour le régime de la déclaration contrôlée ou du régime micro-BIC si votre chiffre d’affaires est inférieur à 72 600 €.
  • Déduction des charges : vous pouvez déduire vos charges professionnelles de vos revenus, ce qui optimise votre rentabilité.

Inconvénients :

  • Responsabilité illimitée : votre patrimoine personnel est engagé en cas de dettes de l’entreprise.
  • Protection sociale limitée : vous êtes affilié au régime social des indépendants (RSI), qui offre une couverture sociale moins étendue que celle des salariés.
  • Difficulté d’accès au financement : les banques peuvent être plus réticentes à vous accorder un prêt car vous n’avez pas d’associé pour partager le risque.

Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL)

L’EURL est une forme de société avec un seul associé. Elle offre une protection de votre patrimoine personnel en cas de difficultés financières de l’entreprise. Seuls les apports que vous avez effectués dans la société sont engagés. L’EURL vous permet de choisir entre l’IR et l’IS. Vous pouvez également opter pour le régime micro-social simplifié si votre chiffre d’affaires est inférieur à 176 200 €.

Avantages :

  • Responsabilité limitée : votre patrimoine personnel est protégé, seuls les apports que vous avez effectués dans la société sont engagés.
  • Crédibilité : le statut de société peut rassurer vos partenaires commerciaux et faciliter l’accès au financement.
  • Flexibilité fiscale : choix entre l’IR et l’IS, possibilité d’opter pour le régime micro-social simplifié.

Inconvénients :

  • Formalités de création plus complexes : rédaction des statuts, dépôt au greffe du tribunal de commerce, publication d’une annonce légale.
  • Coût de fonctionnement plus élevé : frais de création, tenue d’une comptabilité plus rigoureuse, éventuellement recours à un expert-comptable.
  • Régime social du dirigeant : en tant que gérant majoritaire, vous êtes affilié au régime social des travailleurs indépendants (RSI) ou au régime général de la Sécurité sociale si vous optez pour une rémunération sous forme de salaire.

Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU)

La SASU est une société par actions avec un seul associé. Elle offre une grande souplesse de fonctionnement et une protection sociale avantageuse pour le dirigeant. Les statuts de la SASU sont très personnalisables, ce qui vous permet d’adapter le fonctionnement de votre entreprise à vos besoins. En tant que président de la SASU, vous êtes assimilé salarié et bénéficiez du régime général de la Sécurité sociale.

Avantages :

  • Responsabilité limitée : votre patrimoine personnel est protégé, seuls les apports que vous avez effectués dans la société sont engagés.
  • Flexibilité de fonctionnement : statuts personnalisables, liberté dans l’organisation de la gouvernance de l’entreprise.
  • Protection sociale du dirigeant : en tant que président, vous êtes assimilé salarié et bénéficiez du régime général de la Sécurité sociale, avec une meilleure couverture sociale que les travailleurs indépendants.
  • Image de marque : le statut de société peut renforcer votre crédibilité auprès de vos partenaires commerciaux et faciliter l’accès au financement.

Inconvénients :

  • Formalités de création plus complexes : rédaction des statuts, dépôt au greffe du tribunal de commerce, publication d’une annonce légale.
  • Coût de fonctionnement plus élevé : frais de création, tenue d’une comptabilité plus rigoureuse, éventuellement recours à un expert-comptable.

Comment choisir le statut juridique le plus adapté ?

Le choix du statut juridique dépend de plusieurs facteurs :

  • Votre situation personnelle : êtes-vous seul ou avez-vous des associés ?
  • Votre niveau de chiffre d’affaires : prévoyez-vous un chiffre d’affaires important ?
  • Votre aversion au risque : souhaitez-vous protéger votre patrimoine personnel ?
  • Vos objectifs à long terme : envisagez-vous de développer votre activité, de recruter des salariés, de lever des fonds ?

Il est essentiel de prendre en compte tous ces éléments pour faire le meilleur choix. N’hésitez pas à consulter un expert-comptable ou un avocat spécialisé en droit des sociétés pour vous accompagner dans cette démarche. Ils pourront vous conseiller sur le statut juridique le plus adapté à votre situation et vous aider à réaliser les formalités de création de votre entreprise.

Les obligations comptables et fiscales des VTC

Quel que soit le statut juridique choisi, vous devrez respecter certaines obligations comptables et fiscales :

  • Tenue d’une comptabilité : vous devez enregistrer toutes vos recettes et vos dépenses, et tenir à jour un livre-journal, un grand livre et un livre d’inventaire.
  • Établissement des comptes annuels : vous devez établir un bilan, un compte de résultat et une annexe à la fin de chaque exercice comptable.
  • Déclaration de revenus : vous devez déclarer chaque année les revenus de votre activité VTC à l’administration fiscale. Le mode de déclaration dépend de votre statut juridique et de votre régime fiscal.
  • Paiement des impôts et taxes : vous devez vous acquitter de l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés, ainsi que de la TVA si vous y êtes assujetti.
  • Paiement des cotisations sociales : vous devez verser des cotisations sociales pour bénéficier d’une couverture sociale (maladie, maternité, retraite, etc.). Le montant des cotisations dépend de votre statut juridique et de votre régime social.
  • Respect des obligations spécifiques aux VTC : vous devez respecter les obligations spécifiques à l’activité VTC, telles que la délivrance de factures, l’enregistrement des courses, la tenue d’un registre des déplacements, etc.

Conclusion

Le choix du statut juridique est une étape clé dans la création de votre entreprise VTC. Il est important de prendre le temps de bien réfléchir et de vous faire conseiller par des professionnels pour prendre la meilleure décision. N’oubliez pas que vous pouvez changer de statut juridique en cours de route si votre situation évolue.

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